1 - Les investissements directs étrangers en France.
La progression des investissements étrangers en France se
poursuit en 1999 : les flux cumulés sur l’année atteignent
35 Md EUR (230 MdF), soit une progression de 39%
par rapport à la même période de 1998 (cf. tableau). Ainsi, en
1999, les entrées de capitaux au titre de l’investissement direct
représentent 2,6% du PIB de la France, contre 2,4% en Allemagne
(48 Md EUR) et 1,1% au sein de la zone euro
(65,2 Md EUR). La contribution de la France aux
investissements directs entrant dans la zone euro s’établit
cependant à 16%, en-dessous de son apport au PIB de la zone
(22%). La progression des investissements directs étrangers en
France en 1999 est en phase avec celle des investissements
internationaux entrants dans les autres pays de l’OCDE. Aux
Etats-Unis, la forte croissance des flux d’investissements directs
provenant de l’étranger est particulièrement dynamique : ces
flux ont été trois fois plus élevés durant les neuf premiers mois
de 1999 que sur la même période de 1998, après avoir été
multipliés par plus de deux entre 1997 et 1998. Cette forte
progression des entrées de capitaux au titre de l’investissement
direct s’inscrit en contrepartie de l’accroissement du déficit des
transactions courantes.
La France figure parmi les toutes premières zones d’accueil de
l’investissement direct : elle s’est située au quatrième rang des
pays industrialisés en 1998 avec plus de 25 Md EUR
(165 MdF) d’investissements étrangers, derrière les
Etats-Unis (176 Md EUR, soit 1 157 MdF), le
Royaume-Uni (57 Md EUR, soit 375 MdF), les Pays-Bas
(28,5 Md EUR, soit 197 MdF), mais loin devant ses
suivants immédiats, l’Union Économique Belgo-luxembourgeoise
(19 Md EUR, soit 123 MdF), et l’Allemagne
(18 Md EUR, soit 117 MdF).
L’analyse des flux entrant en 1999 par grande composante
tempère l’appréciation favorable que l’on pourrait porter au vu
des seuls chiffres globaux. Les opérations en capital (les plus
significatives puisqu’elles correspondent à l’implantation de
nouveaux établissements, à des augmentations de capital, ou à des
rachats d’entreprises existantes et sont donc effectuées dans une
perspective de long terme) restent stables à 14 Md EUR
(90 MdF), en dépit du développement des opérations de
fusions-acquisitions entre entreprises européennes : Rhône Poulenc
– Hoechst et Seita-Tabacalera. En revanche, les flux nets de
trésorerie poursuivent leur expansion à 18 Md EUR
(116 MdF), soit +64% par rapport à 1998. Les bénéfices
réinvestis progressent également (4 Md EUR, contre
0,5 Md EUR).
Comme les années précédentes, en première estimation, en 1999,
les investissements étrangers proviennent pour l’essentiel des
pays industrialisés. Les Pays-Bas sont devenus le premier pays de
provenance des investissements étrangers en France (avec 39%
contre 9% en 1998) devant l’Espagne (29%), les Etats-Unis (22%) et
l’Allemagne (9,7%). Ensemble, les pays de l’Union européenne sont
à l’origine de près de 80% des flux et ceux de la zone euro de
76%.
Les secteurs de l’intermédiation financière et des services aux
entreprises sont ceux qui attirent la majeure partie des flux
(58,3%), devant les industries manufacturières (25,5%).
2 - Les investissements directs français à l’étranger.
En 1999, les investissements directs français à l’étranger,
particulièrement dynamiques, enregistrent leur 4ème
année de progression consécutive. Ils atteignent en effet le
montant record de 83 Md EUR (543 MdF), soit 6,1% du
PIB français, en hausse de 127% par rapport à 1998. En 1999, les
opérations réalisées par des entreprises françaises représentent
20% des investissements étrangers effectués hors de la zone euro,
soit une part légèrement inférieure à la contribution de la France
au PIB de la zone (22%). Parmi les grands pays de l’OCDE, la
France devrait être devancée comme en 1998 par le Royaume-Uni
(149 Md EUR, soit 978 MdF sur les neuf premiers
mois de 1999) qui repasse pour la première fois depuis 1998,
devant les Etats-Unis (109 Md EUR, soit 715 MdF sur
la même période). Elle affiche des chiffres comparables à ceux de
l’Allemagne (87,3 Md EUR en 1999, soit 573 MdF).
Par rapport à 1998, les flux progressent quelle que soit la
catégorie de transaction concernée. Les prêts à long terme entre
affiliées et les mouvements de trésorerie (23 Md EUR,
148 MdF) augmentent de 42% par rapport à 1998, en phase avec
le développement des opérations de " cash pooling
international " (centralisation de la gestion de trésorerie),
notamment à destination des Pays-Bas et de l’UEBL. L’accélération
des investissements directs français aux Pays-Bas s’inscrit dans
ce contexte avec 3,5 Md EUR (22,9 MdF) d’IDE en
1998 soit 9,6% des flux sortants de France (en 1998 et pour les
neuf premiers mois de 1999), contre 0,9 Md EUR
(5,8 MdF) en 1997. Les bénéfices réinvestis progressent
également (+ 3 Md EUR), à 5 Md EUR
(36 MdF)4, mais l’évolution la plus marquée
concerne les opérations en capital, multipliées par deux, à
55 Md EUR (359 MdF). Cette dynamique trouve en
grande partie son origine dans l’intensification des opérations de
fusion-acquisition transfrontalières menées par les entreprises
françaises : Rhône Poulenc – Hoechst, Total – Petrofina,
Vivendi – US Filters, et Renault – Nissan. Elle illustre la forte
capacité d’investissement et la solidité financière des
entreprises françaises ainsi que leur aptitude à jouer un rôle de
premier plan dans la compétition internationale.
La progression concomitante des investissements directs
français à l’étranger et des exportations au cours des dernières
années et la structure sectorielle et géographique des IDE
montrent que ces derniers ont principalement pour objet la
pénétration des marchés étrangers. Ils ne s’effectuent pas au
détriment des investissements sur le territoire national ce que
confirment les enquêtes qualitatives réalisées auprès des chefs
d’entreprise.
Comme les années précédentes, selon les estimations dont nous
disposons, plus de 90% des flux est dirigé vers les pays
industrialisés, et notamment vers l’Union européenne (53% du
total). L’Allemagne devient le premier pays de destination (35% du
total) en raison de la fusion de Rhône – Poulenc – Hoechst devant
les Etats-Unis (29%), le Royaume-Uni (6,3%) et le Japon (6,2%). Au
sein de l’Union européenne, la zone euro accueille 46% des flux
nets (contre 19% en 1998), les Pays-Bas (4,5%), la Belgique (2,1%)
et l’Irlande (2%) constituant les principales destinations
en-dehors de l’Allemagne.
Les entreprises résidentes qui investissent à l’étranger sont
principalement intéressées par les secteurs de l’intermédiation
financière et des services aux entreprises (32,5%), devant les
industries manufacturières (27,5%).
Globalement, les investissements directs à l’étranger ont été
supérieurs de 48 Md EUR (313 MdF en 1999) aux
investissements étrangers en France ce qui est cohérent pour un
pays développé qui réalise d’importants excédents des transactions
courantes (34 Md EUR, soit 226 MdF en 1999). Les
sorties nettes de capitaux au titre des investissements directs
ont été plus de quatre fois supérieures à celles enregistrées en
1998. Elles ont contribué ainsi à l’accroissement des stocks
d’investissements directs à l’étranger, évalué au 31 décembre 1998
à 632 Md EUR (4 146 MdF) en valeur de marché, comme
des stocks d’investissements directs étrangers en France, évalués
à la même date à 455 Md EUR (2 982 MdF) également
en valeur de marché.