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La nuit de la philosophie La nuit de la philosophie


   Les organisateurs de la troisième édition de la Nuit de la philosophie, à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), les 24 et 25 mars 2007, ont mis l’accent sur la dimension internationale de l’événement, en partenariat avec l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF).
   À la suite d’un concours lancé par l’AUF, des étudiants de différents pays – Algérie, Bénin, Cameroun, Canada, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Égypte, France, Mauritanie, Moldova, Togo, Ukraine – ont participés aux vidéoconférences et ont présentés des textes philosophiques susceptibles de provoquer une réflexion critique. Deux nos étudiants y ont participés. Ce sont Monsieur Denis LODOV et Mademoiselle Hélène SYDOROVA.


Savoir entendre la musique de ton avenir

par Denis LODOV

   On dit souvent aux jeunes qu'il n'y a pas d'avenir sans eux. Donc, je voudrais vous faire connaître mes réflexions à propos de l'avenir dont la problématique est très vaste. J'aimerai la définir comme panorama d'opinions variées où chacun a la possibilité de s'exprimer. Il me sera intéressant d'apprendre ce que les jeunes d'autres pays et d'autres cultures en pensent. Soyez les bienvenus dans cet espace ouvert à tous et à toutes!
   C'est quoi, l'avenir? Vous pourriez me dire que c'est une question philosophique. Oui, d'accord. Le Dictionnaire pratique de la langue française "Le Robert quotidien" donne une bonne définition de ce terme: "l'avenir est le temps à venir". Pourtant, ce mot semble un peu abstrait.
   Mais vous savez, on peut trouver des composants concrets faisant partie de l'avenir concret aussi.
   Par exemple, on vous demande de parler de votre patrie. C'est quoi, la patrie? C'est une notion globale, trop large. Pour moi, c'est mon pays, l'Ukraine. Mais si vous pensez aux choses concrètes, vous pourrez dire que finalement, ta patrie, c'est ta ville natale où tu es né, c'est ta maison, c'est ta famille, c'est l'arbre devant ta maison que tu avais planté avec ton grand-père étant tout petit… Et vous voyez la notion de la patrie prendre des images tout à fait concrètes.
   C'est la même chose avec le mot "l'avenir". Des choses concrètes pourront le rendre bien compréhensible si vous formulez l'avenir en termes concrets: un bon métier, l'épanouissement professionnel et personnel, un bon logement, ta famille que tu aimes follement; la vie stable sans guerres et souffrances, sans peur; la vie où tu te lèves chaque matin avec un sourire en sachant qu'une belle journée t'attend….
   Je crois en mon avenir. Je voudrais un avenir où on peut vivre, aimer, voyager, construire des projets, les réaliser, faire des découvertes.
   Etant fier de ma culture, de mon histoire, de ma famille, de ma ville, de mes amis car la connaissance de mes racines me donne d'entrer plus facilement en relation avec d'autres, je refuse le rôle dans lequel on voudrait me limiter : ce n'est pas pour moi - être une simple unité de consommation ou de production. Je veux me construire comme jeune responsable, ayant des opinions et des projets qui me sont propres. Je veux l'égalité dans le respect de tous, car par son regard, l'autre m'apprécie, fait agir et réfléchir. J'ai envie de dialoguer avec les personnes différentes de moi, pour les écouter et les comprendre. Je veux pouvoir exprimer mes idées, débattre avec d'autres pour m'enrichir de leurs expériences.
   Encore une question importante et difficile: c'est l'avenir de mon pays. Je vois notre peuple, notre pays comme la société de personnes intelligentes, fortes, indépendantes, bonnes, gentilles et heureuses. J'imagine notre pays comme pays où chacun vit comme personne humaine dans la paix, l'amour, le respect, l'aisance matérielle.
   Hélas, actuellement, ce n'est pas comme ça. Mais je crois qu'un jour des changements positifs arrivent . J'aimerais y contribuer par mes actions, par mes compétences, par mon envie de faire bouger des différents lieux de vie avec d’autres jeunes pour créer des conditions favorables pour ces changements.
   Ici, en Ukraine, où la situation économique et les conditions de vie sont loin d'être excellentes, j'essaie de chercher mes d'autres savoir et savoir-faire extra universitaires qui pourraient compléter mes connaissances et compétences professionnelles et rendre ma vie agréable malgré les difficultés existantes.
   Je vois mon avenir comme réussite de ma vie. Réussir sa vie, c'est la réussir ensemble parce qu'on est fait pour s'entendre ! Notre avenir nous appartient: alors on s’y met tous ensemble!
   Mais tout cela n'est pas éternel. Ce ne sont que des moments du présent et du futur. Chaque personne a son point de vue personnel, souvent subjectif. Chaque personne a le droit à ses idéaux.
   Des philosophes disent que finalement tout passe. Monsieur Alphonse Allais est plus optimiste. Il affirme que tout passe en ce monde, sauf le café dans les mauvais filtres. Appréciant beaucoup son humour philosophique, je constate sérieusement qu'il y a des choses qui restent, qui ne peuvent pas disparaître avec le temps, qui sont vraiment éternelles. A mon avis, une de ces choses est la musique. La musique est comme le cri d'un petit bébé nouveau né. Celle-ci accompagne l'homme tout au long de sa vie, dans ses joies et malheurs. La vie de l'homme avance comme la musique malgré les problèmes quotidiens. Et dans la routine quotidienne, la musique et l'homme se développent avec l'évolution de ce monde. De nouvelles tendances musicales apparaissent avec des changements de vie, d'expériences, le perfectionnement du progrès technique et scientifique. Les jeunes sont une des forces motrices dans le développement de la musique. Donc, c'est normale si je parle des jeunes, de leur avenir et de la musique ensemble.
   Nous ne savons pas quelle sera la musique d'avenir. C'est une énigme car elle ne dépend pas de temps, ni de notre conscience. On ne sait pas quel sera le monde, mais la musique y sera toujours.
   Et l'avenir, ce phénomène philosophique restant un peu vague pour le moment, sera illuminé de musique! C'est à vous de choisir ses couleurs! Sachez entendre et capter la musique de votre avenir!


L'homme, à quoi pensera-t-il quand…

par Hélène SYDOROVA

L'âme, ne tends pas à la vie éternelle
mais essaie d'épuiser ce qui est possible
Pindare, Chansons

   Aujourd'hui, quand la science essaie de prolonger la vie humaine et de la rendre immortelle, les gens au contraire ne pensent pas souvent à la question s'il faut vivre éternellement. Je ne veux pas examiner cette question du point de vue du problème des limites de ressources en me concentrant seulement sur son aspect philosophique. Comme il est impossible de faire des jugements objectifs sur ce problème, je n'ose pas en parler. J'exposerai tout simplement de certaines vérités. Je vais vous présenter un homme dont les pensées je pourrais entendre. Il est à deux pas de la découverte qui lui permettra de vivre éternellement…
   Il était debout en contemplant des étoiles. Il lui semblait que ce n'était pas lui qui le faisait. C'étaient les étoiles qui le regardaient. Son amour-propre, son orgueil lui permettaient de se sentir comme un super homme. Il a souri avec malignité et s'est souvenu d'une journée de sa vie, la meilleure. Il s'est réveillé ce jour-là ensoleillé et heureux et à la limite de la réalité et le rêve, il a commencé à rêvasser: que cela continue encore une semaine, encore un mois, encore un an... une éternité; que la vie continue toujours et porte toujours ce petit feu de bonheur…Et enfin il a réalisé ce rêve ambitieux: il sait maintenant comment arriver à l'immortalité. Il lui a semblé qu'il s'était offert la possibilité de se perfectionner toujours, d'apprendre et de connaître encore beaucoup de choses.
   Avant, il pensait souvent au sens de vie et ne pouvait pas comprendre comment réaliser tous ses rêves et désirs au cours de cette période si courte? Comment sélectionner parmi tout cela des choses vraiment importantes? Il s'est souvenu de Camus sans savoir pourquoi. Mais il se souvenait toujours de cette personne quand on parlait de la vie et de la mort.
   "Un jour vient [...] et l'homme constate ou dit qu'il a trente ans. Il affirme ainsi sa jeunesse. Mais du même coup, il se situe par rapport au temps. [...] Il appartient au temps et, à cette horreur qui le saisit, il y reconnaît son pire ennemi. Demain, il souhaitait demain, quand tout lui-même aurait dû s'y refuser. Cette révolte de la chair, c'est l'absurde".
   Maintenant, juste en ce moment, il s'est libéré de cet absurde. Il sait maintenant qu'il ne mourra pas. On peut ne pas s'occuper de la résolution de cette tâche difficile concernant le sens de vie mais on peut tout simplement chercher, successivement passer en revue des variantes possibles.
   D'abord, il a eu toute la sympathie pour cette idée " ...on peut tout simplement chercher, successivement passer en revue des variantes possibles" mais puis celle-ci lui a semblé peu agréable car elle ne convenait pas à une telle personne comme lui, super personne. Et pour la première fois, il a eu des doutes concernant la nécessité de son invention. Et si le sens de vie consiste vraiment en ce qu'il faut vivre cette période de temps limitée? Oui, il existe cette méthode d'analyse psychologique selon laquelle on confirme que l'homme est extrêmement mobilisé dans les situations exceptionnelles quand il est obligé de prendre une telle ou telle décision rapidement, en une période de temps assez limitée. Puis, il s'est souvenu de personnes douées possédant du talent, des écrivains, poètes savants qui avaient parfaitement réussi à se réaliser malgré la mort arrivée très tôt. Mais ce n'était qu'une petite doute qui ne pouvait pas avoir comme conséquence le refus de son invention. Il s'est plongé de nouveau dans sa sensation de bonheur suite au rêve réalisé. Il était content, il était joyeux, tout cela lui semblait très important.
   Pourtant, quelque chose inconnue lui empêchait de sentir toujours cette béatitude et il a rappelé une de ses journées, la plus grise et la plus malheureuse quand qu'il n'avait pas pu s'en dormir : que tout cela se termine un jour! Ces pensées ne le lassaient pas tranquille. Il a imaginé que tout cela lui arriverait encore et que "ce tout cela" ne se terminera pas même dans une perspective abstraite parce que maintenant la vie est éternelle. Il a eu peur. Mais ce n'était pas la même peur qu'il avait eue il y a quelques secondes quand il avait compris que des émotions négatives n'étaient pas les choses les plus terribles. Une vraie peur c'est quand dans la situation de la vie éternelle il sera assez intelligent pour être malheureux et plus expérimenté pour être heureux. Car le bonheur est composé d'émotions dont les couleurs ne peuvent pas être toujours les mêmes. C'est une particularité de notre organisme semblable à l'odorat : l'homme assis dans une chambre sent rapidement de nouvelles odeurs qu'il identifie. Mais plus tard avec du temps passé, il ne les remarque pas. Rien de dépend de nous, ce n'est qu'une particularité. Il a imaginé sa transformation en un être gris sans émotions, ni sentiments. Une nouvelle journée arrivée ne lui donne ni joie, ni chagrin. Tous les événements de vie sont bien analysés, la seule solution juste est prise. Mais cette solution prise, est-elle vraiment juste? On ne sait pas si tout cela lui fera plaisir. Il pourrait s'habituer à ce que ses actions sont justes et de ce fait, son comportement sera habituel comme la routine de vie.
   Et il est revenu de nouveau à Camus qui lui posait de nouveaux et de nouveaux problèmes... .
   "Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue, c'est répondre à la question fondamentale de la philosophie.
   La vie vaut-elle d'être vécue ? Pour la plupart des hommes, vivre se ramène à "faire les gestes que l'habitude commande". Mais le suicide soulève la question fondamentale du sens de la vie : "Mourir volontairement suppose qu'on a reconnu, même instinctivement, le caractère insensé de cette agitation quotidienne et l'inutilité de la souffrance".
   Et toute la vie lui a semblé comme absurde, un tel absurde dont Camus parlait. Il a ri mais ce rire témoignait d'une crise de nerf et non pas de la joie d'âme. C'est comme ça de l'idée sur la vie éternelle, il est arrivé au suicide philosophique. Pourtant, il était fier de lui-même: il a laissé ce feu d'artifice concernant le choix de possibilités. En réalité, ce n'était pas comme ça. Il avait peur de la mort comme des milliers et des milliers d'êtres humains dans ce monde. Il savait qu'il ne pourrait pas la choisir.
   Il a regardé les étoiles. Elles, elles se moquaient de lui. Et il a compris que cette fois-ci, ce n'est pas lui qui les contemplait, c'étaient elles qui le regardaient. Sa route vers son but était tellement longue mais il ne pensait jamais si fort au sens de la création. Ce dernier lui semblait comme quelque chose présente par définition qui ne demande pas d'explications supplémentaires. Mais en ce moment, il a été triste de désespoir suite aux pensées qui lui venaient dans la tête quand il avait déjà tout fait. Il ne pouvait pas dire ni "oui, ni "non" à son invention. Et il a laissé tout comme avant, avant ses pensées à la vie éternelle. Il était jeune, il avait 30 ans et donc, il avait encore assez de temps pour y réfléchir.
   Des années se sont écoulées… La vieillesse l'a renvoyé de nouveau à la question: faut-il vivre éternellement? Mais cette fois-ci, une particularité propre à l'être humain, celle de curiosité a remporté la victoire. Combien de suggestions, combien de réflexions sur ce qui sera là-bas, là- bas, après la mort, il avait! Et comment peut-on vivre éternellement, apprendre tout et ne pas apprendre ce qui sera après la mort ? Les adeptes de la vie éternelle lui faisaient peur. Et si la vie sur la terre est la meilleure chose qui puisse nous ? Mais lui, il ne pensait pas comme ça. Il a eu d'autres idées: à quoi bon se tenir à cette vie si celle-ci n'est qu'une étape vers une autre vie, plus idéale?

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